Nous détaillons l’histoire dans un autre article l’histoire du gin Old Tom et du chat noir. Nous introduisons simplement ici que cette catégorie de spiritueux est considérée comme l’ancêtre du London Dry gin et qu’on retrace ses origines au XVIIème siècle spécifiquement en Angleterre.
La rumeur la plus répandue nous emmène à Londres en 1736 où le réputé capitaine Dudley Bradstreet se serait mis à fabriquer un gin de contrebande qu’il aurait fait vieillir dans sa baignoire en y ajoutant certaines plantes et une touche de sucre. Il aurait orné sa fenêtre d’un chat peint en noir, surnommé Tom, et fit savoir à la ville qu’il était possible de se procurer un gin doux et délicat en suivant le chat noir. Sous la patte du chat se trouvait une fente et un tuyau en plomb venant de l’intérieur de la maison. Si vous criiez “Minou” devant la fenêtre et que vous obteniez un “Miaou” comme réponse, il suffisait de déposer une pièce dans la fente et de placer votre tasse ou directement votre bouche sous le tuyau pour récupérer le précieux breuvage. L’idée de Bradstreet fut bientôt copiée dans tout Londres et très vite, le Old Tom devint un surnom affectueux pour les gins intenses et légèrement sucrés.
Le Old Tom a dominé la scène du Gin du 19eme siècle, mais à mesure que la technologie s’améliore – et avec elle les techniques de distillation – il devient moins nécessaire d’utiliser des agents édulcorants et d’ajouter d’énormes quantités de plantes pour couvrir le mauvais goût de l’alcool de base.
Par la suite et avec les tendances qui s’orientent vers un style plus sec (le London Dry), le Old Tom tombe en disgrâce à partir des années 1940 et disparaît presque dans les années 1970.
Durant ses heures de gloire, le Old Tom a tout de même réussi laisser une marque indélébile dans le monde du cocktail en devenant incontournable dans de nombreuses recettes désormais considérées comme de grands classiques; on pourra citer les recettes du célèbre Tom Collins, notamment celles écrites par Harry Johnson et Jerry Thomas, leurs livres indémodables étant conservés à portée de main de nombre de barmans depuis des décennies.
On note qu’au milieu des années 2000, lorsque la culture du cocktail connaît un grand retour sur le devant de la scène, plusieurs marques ont entendu l’appel d’une renaissance du Old Tom Gin.
La première à répondre fut Hayman qui sortit un spiritueux riche en réglisse et légèrement épicé en 2007. Depuis lors, une multitude de Old Tom Gin sont mis en bouteille partout dans le monde, de Hernö en Suède à Makar à Glasgow en passant par les français Citadelle avec leur “No Mistake”, Erika Spirits et bien sûr le Old Tom bio de Bulles de Ruche. Chacun démontre sa propre interprétation d’un Old Tom Gin authentique et/mais innovante.
Pour en savoir plus, découvrez Les tendances et les acteurs actuels du marché du gin Old Tom !
Le renouveau de ce spiritueux traditionnel s’inscrit dans une tendance plus large de redécouverte des alcools d’antan. Les connaisseurs et amateurs de cocktails retrouvent dans l’Old Tom une palette aromatique à la fois moderne et authentique portant en elle la nostalgie des grandes heures de l’histoire du Gin.
Mais le pouvoir de la culture n’y est pas étranger avec la présence du gin dans la pop culture ou plus largement dans la littérature.